DR8-Le déclin inquiétant de populations de serpents

- DR8-Le déclin inquiétant de populations de serpents

Image illustrant cette actualité

Des chercheurs australien, britannique, italiens, nigérians et français (Centre d'Etudes Biologiques de Chizé - CNRS) ont comparé leurs jeux de données sur les suivis à long terme de populations de serpents. Il s'agit d'études de populations qu'ils mènent sur le terrain depuis plusieurs décennies et sur différents continents. Sur les 17 populations suivies (8 espèces de serpents incluant vipéridés, élapidés, colubridés, pythonidés), 11 ont connu un déclin catastrophique et ne montrent aucun signe de rétablissement. Les autres sont stables (ou pour une seule en très légère augmentation).

Toutes les populations suivies dans des zones non protégées ont vu leurs effectifs fondre considérablement, très probablement à cause de la dégradation des habitats (perte des refuges, utilisation excessive des pesticides…). C'est précisément le cas pour les serpents étudiés en France qui souffrent énormément de l'intensification des pratiques brutales de l'agricole (remembrement trop fort, pollutions récurrentes...) au détriment d'une agriculture en phase avec la protection de l'environnement. Les populations stables sont toutes situées dans des réserves naturelles protégées. Cependant, des populations ont décliné alors même qu'elles se trouvaient dans les zones protégées, ce qui signale l'existence de causes encore mystérieuses et probablement poly-factorielles. Ce type de phénomène généralisé fait penser à la chute mondiale des effectifs d'amphibiens. Enfin, les déclins sont caractérisés par des baisses de populations très fortes et relativement synchronisées (entre 1998 et 2002). Ces résultats inquiétants doivent encourager les herpétologues de terrain qui font aussi des suivis de populations, à confronter leurs données avec celles du CEBC. Si les conclusions sont confirmées, les conséquences pourraient être dramatiques. Les serpents participent évidemment aux équilibres naturels en tant que prédateurs majeurs de nombreux écosystèmes, mais ils ont aussi une valeur patrimoniale.

CNRS Logo du CNRS
Des chercheurs australien, britannique, italiens, nigérians et français (Centre d'Etudes Biologiques de Chizé Image illustrant cette actualité